Pour la plupart rédigées sur l’écran tactile de mon smartphone, les nouvelles de ce court florilège évoquent des destins qui pivotent pour un oui ou pour un non. Sans raison apparente, les personnages se retrouvent emportés au-delà de notre perception, franchissant, au détour du train-train de leur existence, le seuil d’une dimension altérée, de l’autre côté du miroir.

À l’instar du héros de la nouvelle éponyme, grossissant ou déformant, le tain parfois nous éteint, nous absorbe, nous sublime : la psyché nous morcelle. Il n’y a dans nos reflets que des indices de ce que nous pourrions être : il me plaît à croire que notre image (anagramme de magie), si quotidienne, prend alors corps dans un monde parallèle où le songe seul reste matière à réflexion.

Peu convaincu par le miroir d’ébène de Blanche-Neige, incapable de mentir, je pense qu’il s’agit plutôt d’inverser la vérité, comme le ferait le chevalier des Miroirs, au stade où l’homme se multiplie pour se dissoudre. Pour Nietzsche, la vérité n’est-elle pas une fiction, voire une erreur utile ? Hidalgo d’une autre paire de manches, j’ai consigné ces historiettes à la manière d’un test de Gallup, comme le coiffeur qui tendrait son miroir derrière nos nuques pour nous aider à déterminer si la coupe nous convient — parfois, elle est pleine quand c’est tiré par les cheveux ! —, me permettant ainsi de voir sans être vu…

Patrick Boutin

Ed Bozon2X – 21/02/2020

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