Fred Daniels, un jeune homme noir, se fait arrêter par la police à la fin d’une journée de travail, alors qu’il s’apprêtait à retrouver sa femme qui est sur le point d’accoucher. Un double meurtre a été commis dans le voisinage, et la police a besoin d’un coupable : ce sera Fred Daniels. Mais il parvient à s’échapper presque miraculeusement. Une plaque d’égout qui se soulève lui donne l’idée de s’y glisser. Il découvre alors la ville par en-dessous, grâce à des connexions insoupçonnées entre le système des égouts et les caves et souterrains de la ville. Il parvient ainsi à survivre, à se nourrir, et même à entendre le chant des églises. Puis, il décide de remonter à la lumière…

Écrit dans les années 1940 – juste avant Black Boy qui a rendu Richard Wright célèbre -L’homme qui vivait sous terre n’avait jamais été publié sous la forme souhaitée par son auteur jusqu’il y a peu, aux États- Unis. Modifié dans son équilibre et surtout amputé de sa première partie (celle « sur terre »), le texte était certes devenu une nouvelle très connue, mais un livre dont l’intention première de l’auteur semble presque absente, à savoir sa dénonciation d’une société violente et raciste. Le texte ici restauré dans sa longueur initiale fait entendre ce constat de l’injustice subie par la population noire américaine, et ce dans une langue puissante. Le roman, habité à l’extrême par le besoin de traduire le sentiment d’enfermement d’une population condamnée au désespoir, nous plonge dans l’Amérique raciste du milieu du XXe siècle, mais le lecteur d’aujourd’hui ne peut pas s’empêcher d’y trouver des échos douloureux de Black Lives Matter.

Ed. Christian Bourgois – 01/02/2024

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