Personne n’était au fond plus russe que Tourgueniev, même s’il a passé une grande partie de sa vie en France. Il l’était par cette tristesse, cette inquiétude, cette impuissance à vouloir, ces grands élans suivis de rechute qui sont le tissu du caractère russe, et qu’on retrouve chez tous ses personnages. Et de manière exacerbée dans ce texte admirable sur la brièveté et l’inutilité de toute vie. « Ce qui est terrible, c’est qu’il n’y a rien de terrible, ni une idée, ni une chose, ni rien. » Ce sentiment d’échec permanent et recherché, Tourgueniev ne l’a jamais mieux exprimé que dans ce « Journal d’un homme de trop ».

Ed. La république des lettres – 02/04/2024

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