Ignorée en Europe, l’oeuvre du feuilletoniste, nouvelliste, dramaturge et homme de presse Jelil Memmedguluzadeh (1866- 1932) a inspiré, depuis le début du XXe siècle, des générations d’écrivains et d’intellectuels du Caucase et alentour. Son journal satirique illustré Molla Nasreddin, imprimé à Tiflis (actuelle Tbilissi) à partir de 1907, fut lu dans tous les suds de l’Empire russe, ainsi que dans l’Empire ottoman et la Perse des Qadjar. Nourries aux sources du conte persan et türk, inspirées par Tchekhov et Andreïev, les nouvelles que Memmedguluzadeh y fit paraître sous divers pseudonymes dressent le portrait ironique et tendre d’une société coloniale exposées à toutes formes de violence. Illustrées par les vignettes du graphiste orientaliste géorgien Oscar Schmerling (1863-1938), elles moquent le conservatisme d’une société agraire et commerçante, pointent les ressorts des sanglantes confrontations entre Azerbaïdjanais et Arméniens, tout en esquissant les voies d’une réforme et d’une modernisation sociales et politiques – avec un intérêt particulier pour le sort fait aux femmes.

Ed. Hémisphères – 22/02/2024

ABONNEZ-VOUS MAINTENANT

Pour vous inscrire à la newsletter de Place aux Nouvelles et rester informé de nos actualités.