Fumiko Hayashi est une des figures majeures de la littérature japonaise. Beaucoup de ses nombreux romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma par le grand réalisateur Mikio Naruse, et notamment le chef d’oeuvre de ce dernier Nuages flottants (1955).
Plusieurs de ses textes ont été traduits en français : par Corinne Atlan, Nuages flottants (Rocher, 2005) et Les Yeux bruns (Rocher, 2007) et par René de Ceccatty Vagabonde (Vendémiaire, 2022), ainsi que plusieurs nouvelles chez Gallimard et Picquier.
La tonalité d’Hayashi est très proche de celle d’Ishikawa Takuboku, lui aussi révolté par une société patriarcale et répressive, qu’elle cite fréquemment.
C’est en 1930 que Fumiko Hayashi a acquis une précoce notoriété en publiant Vagabonde, son journal romancé. Les onze nouvelles ici réunies datent des années 1930-1948, sa période de maturité.
Un pays dévasté, où les journées se passent à chercher un emploi, un toit, de la nourriture. On entend voler des avions américains. Certains hommes sont partis se battre dans une guerre que l’on ne comprend pas. D’autres ont tenté l’aventure en Mandchourie. Des enfants, des épouses, des amis ont disparu.
Et pourtant, dans cette ambiance de désolation, une forme étrange de sérénité, comme si les destinées individuelles comptaient moins qu’un moment de beauté ou qu’un sourire de bonté sur un visage. Comme si seul importait ce chant mystérieux de la flûte pour éviter de « perdre l’espoir, quelle que soit l’adversité ».

Ed. Arfuyen – 02/05/2024

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