« Au bas de la falaise, les vagues dînaient sans relâche, détachant d’elle des blocs calcaires, la fendant en biseaux, en éclats effilés fatals à toute paume, en grondements, détonations stridentes ou sourdes, relayées dans tout Bledivez par des sauts sonores, des décibels cascadés, en canon, longtemps. Les effondrements avaient lieu la nuit, nous épargnant des drames ». Vague, phrasé, phrase : des noms différents pour dire la même chose, sans doute. Mais quoi ? Le son, le rythme, la vie dans tous ses états : une claque sur la joue, cette porcelaine brisée, le frou-frou d’une roue cycliste sur la chaussée, le chuintement lancinant d’un carrousel à bagages dans un aéroport désert, un cri de rage poussé par la forêt en personne, les refrains d’une rockeuse, le cliquetis d’échafaudages s’érigeant le long d’une façade, les sonates de pas pour gens pressés sur des lattes de chêne, et la houle, encore, qui n’en finit pas de durer, et nous survivra. Les récits se font signe, se complètent et se répondent, entrelaçant ici leurs thèmes en contrepoint, en une vaste chambre d’échos.

Ed. Unicité François Mocaer – 07/06/2023

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