En 1925, dans la Revue Européenne, une année après la rencontre avec les Surréalistes, La vitre d’amour voit le jour. Le manuscrit, conservé à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, avait cependant un titre plus long : «?Le Sexe en verre ou la Vitre d’Amour?». Antonin Artaud est âgé de vingt-neuf ans, ses poèmes viennent d’être refusés à la NRF. «?L’air désuet?» de ses textes de jeunesse, tel le poème Première neige écrit à vingt ans, dissimule une voix qui déjà mélange avec précision cruauté érotique et romantisme. La cohabitation de ces deux forces??dans La vitre d’amour où transparait le fantôme de Gérard de Nerval, anime la structure du présent recueil. La voix d’Artaud, tantôt endolorie, tantôt rêveuse, selon le drame de conditions changeantes, est plausible dès ses premiers textes datés de 1916 jusqu’à ceux de 1946, ici présentés. Le rêve de La vitre (29 ans)rejoint l’hallucination sémiologique de La montagne de signes (40 ans), l’allégorie du Pauvre musicien (27?ans) trouve un écho dans la complainte du mort-vivant Aliénation et magie noire (51?ans).

Ed. Caractères – 20/02/2019

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