Ce recueil dépeint le curieux monde qui est le nôtre à travers huit nouvelles. Tantôt macro-historiques, tantôt micro-historiques, elles s’intéressent à notre civilisation par les deux bouts de la lorgnette.
Ce que j’écris, c’est le réel. Et si j’essaie d’en rire, c’est que tout cela n’est finalement pas très sérieux, car tout dépend de l’empreinte que nous voulons bien laisser à cette société postmoderne.
Ce que je veux dire au lecteur ? C’est qu’il est temps de tourner le dos à nos tyrans, à un monde qui n’offre pour tout horizon que celui des zones commerciales, des applications mobiles, des aires d’autoroutes et du cheeseburger.
Assez perdu de temps ! Il est juste de retourner à ce qui compte vraiment : l’omelette aux cèpes et la dalmatique espagnole !
Le reste, bientôt, s’écroulera.
Né sous Paul VI, Cyril Farret d’Astiès est père de famille nombreuse. Après avoir été garagiste dans le sud de la France, il travaille désormais pour un service d’information d’un ministère régalien. Il profite de ce perchoir pour observer la curieuse époque qui est la nôtre. Après Balade buissonnière pour un maréchal défunt, publié sous pseudonyme en 2011, il livre avec Zosime aux liens un premier recueil de nouvelles.
Ed. Via Romana (23/03/2016)
Rien n’a vraiment changé depuis 1982, la hiérarchie est plus protestante que jamais!
Paris, le 15 août 1982
NOTRE CONSTANTE REVENDICATION
Depuis la parution dans NOTITIAE n°185 de décembre 1981 du « rapport sur l’enquête du Cardinal James KNOX, ancien Préfet de la Congrégation Sacrée pour les Sacrements et le Culte Divin, concernant l’usage du latin et la Messe tridentine », la question liturgique rebondit. Ne convient-il pas de rappeler brièvement ce qu’en pensaient les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI dans leur « bref examen critique de la nouvelle Messe » présenté à Paul VI le 3 septembre 1969 ?
Les deux prélats déplorent notamment que « le nouvel Ordo Missae, si l’on considère les éléments nouveaux, susceptibles d’appréciations fort diverses, qui y paraissent sous-entendus ou impliqués, s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXIIème session du Concile de Trente ».
Citant « un périodique connu, destiné aux évêques et exprimant leur enseignement », les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI estiment que « l’on veut faire table rase de toute la théologie de la Messe. En substance, on se rapproche de la théologie protestante qui a détruit le sacrifice de la Messe ». Or, ces critiques déterminent parfaitement le motif essentiel de notre attachement à l’ancienne liturgie. Il est donc vain d’évoquer, pour l’expliquer, la nostalgie, ou des considérations d’ordre politique, si tant est qu’elles puissent être objectivement établies. De plus, nous trouvons, à l’instar de nos amis britanniques, que « l’ancien rite consacre plus de temps que le nouveau au recueillement pendant la Messe, que le latin n’a jamais été un obstacle à la compréhension… » et nous ressentons également « le nouveau rite comme étant moins fastueux, moins propice au recueillement et, par dessus tout, au respect dû au Saint Sacrement… » (THE UNIVERSE du 31 octobre 1980. Nous partageons donc entièrement leurs conclusions.
D’autre part, la Congrégation nous prête le sentiment que « ceux qui célèbrent la Messe de Paul VI ne croient pas à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie » (sic). Cette question revêt une extrême gravité. Elle rejoint l’objet principal de notre motivation, la théologie de la Sainte Messe. « La « cène » est caractérisée, comme étant celle de l’assemblée présidée par le prêtre ; celle de l’assemblée réunie afin de réaliser « le mémorial du Seigneur », qui rappelle ce qu’Il fit le Jeudi saint » écrivent en substance les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI, poursuivant : « tout cela n’implique ni la Présence réelle, ni la réalité du Sacrifice, ni le caractère sacramentel du prêtre qui consacre, ni la valeur intrinsèque du Sacrifice eucharistique indépendamment de la présence de l’assemblée. En un mot, la nouvelle définition de la Messe (Institutio generalis, chapitre 2, n°7) ne contient aucune des données dogmatiques qui sont essentielles à la Messe et qui en constituent la véritable définition. L’omission, en un tel endroit, de ces données dogmatiques, ne peut être que volontaire ». Or, nos amis d’outre-Manche jugent « la traduction anglaise de la Messe laide, inexacte et doctrinalement défectueuse… » Certains même souhaitent que « l’on traduise l’ancien rite en anglais » (THE UNIVERSE du 31 octobre 1980). Ce sont précisément les « traductions inexactes et doctrinalement défectueuses », la façon dont elles sont ressenties et interprétées, les comportements, qui nous incitent à penser que certains « catholiques » ne croient pas ou plus à la Présence réelle dans la Sainte Eucharistie. Nous nous indignons que des évêques, au lieu d’observer l’évidence, se plaignent des personnes qui ne font que la constater. Nous réclamons un retour à l’orthodoxie.
Non, nous ne sommes pas de perpétuels mécontents, des aigris nostalgiques et politisés qui, sans motifs sérieux, pour se mettre inconsidérément en évidence, entretiendraient la querelle liturgique. Nous aimons l’Église à laquelle nous avons choisi d’appartenir. Nous avons seulement retenu que « la foi procure la vie éternelle ».
OUR CONSTANT CLAIM
Since the publication in NOTITIAE n°185 of December 1981 of the “report on the investigation by Cardinal James KNOX, former Prefect of the Sacred Congregation for the Sacraments and Divine Worship, concerning the use of Latin and the Tridentine Mass”, the liturgical question rebounds. Is it not appropriate to briefly recall what Cardinals OTTAVIANI and BACCI thought in their « brief critical examination of the New Mass » presented to Paul VI on September 3, 1969?
The two prelates deplore in particular that « the new Ordo Missae, if one considers the new elements, susceptible of very diverse appreciations, insinuated or involved, which are appearing in it, stands impressively further away, on the whole as in the details, from the Catholic theology of the Holy Mass, as it was formulated at the XXIInd session of the Council of Trent”.
Quoting « a well-known periodical, intended for bishops and expressing their teaching », Cardinals OTTAVIANI and BACCI believe that « one wants to make a clean sweep of all the theology of the Mass. Substantially, one is drawn nearer to the protestant theology which destroyed the sacrifice of the Mass”. Now, these criticisms perfectly determine the essential motive for our attachment to the ancient liturgy. It is therefore futile to evoke, in order to explain it, nostalgia or considerations of a political nature, if ever it would be true that they may be objectively established. In addition, we find, like our British friends, that « the old rite leaves more time than the new one to meditation during the Mass, that Latin has never been an obstacle to understanding… » and we also feel “the new rite as being less reverent, less conducive to meditation and, above all, to the respect due to the Blessed Sacrament…” (THE UNIVERSE of October 31, 1980). We therefore fully share their conclusions.
On the other hand, the Congregation gives us the feeling that « those who celebrate the Mass of Paul VI do not believe in the real presence of Christ in the Eucharist » (sic). This issue is extremely serious. It joins the main object of our motivation, the theology of the Holy Mass. « The ‘Last Supper’ is characterized as being that of the assembly presided over by the priest; that of the assembly gathered in order to realize « the memorial of the Lord » which recalls what He did on Holy Thursday », write in the essential Cardinals OTTAVIANI and BACCI, continuing: « all this implicates neither the real Presence nor the reality of the Sacrifice, nor the sacramental character of the priest who consecrates, nor the intrinsic value of the Eucharistic Sacrifice independently of the presence of the assembly. In short, the new definition of the Mass (Institutio generalis, chapter 2, n°7) does not contain any of the dogmatic data which are essential to the Mass and which constitute its true definition. The omission, in such a place of this dogmatic data, can only be voluntary ». However, our friends across the Channel consider « the English translation of the Mass ugly and inaccurate and doctrinally deficient… » Some even wish that « an English translation of the old rite be made available » (THE UNIVERSE, October 31, 1980). It is precisely the “inaccurate and doctrinally flawed translations”, the way they are felt and interpreted, the behaviours, that make us think that some “Catholics” do not or no longer believe in the real Presence in the Holy Eucharist. We are outraged that bishops, instead of observing the evidence, complain about people who only observe it. We are calling for a return to orthodoxy.
No, we are not indeed perpetual discontented neither nostalgic nor bitter nor politicized people who, bereft of serious motives, for only showing themselves inconsiderately to the fore, would keep on the liturgical quarrel. We love the Church we have chosen to belong to. We only keep in mind that « faith procures eternal life ».