Le mot « anamnèse » m’a toujours fasciné. Étymologiquement, il signifie « rappeler à la mémoire » ou « rappeler le souvenir » ce qui élargit le sens des possibles. L’un de ces synonymes les plus simples est « mémoire » mais ce terme reste, pour moi, trop vaste et ne donne pas une idée précise du travail nécessaire à l’anamnèse ; l’acte de « rappeler ». Je préfère de loin son double plus complexe qu’est « réminiscence » dont la définition moderne est « retour à la conscience d’une image, d’une impression si faible ou si effacée qu’à peine est-il possible d’en reconnaître les traces. ». Cette définition me semble correspondre à l’origine du travail à mener lorsqu’on décide de « rappeler à la mémoire » quelque chose ou quelqu’un. Les onze nouvelles de ce recueil explorent ces mémoires dont tout écrivain, me semble-t-il, se nourrit lorsqu’il travaille sur le « rappel des souvenirs » si l’on accorde à ce mot de « souvenirs » l’ensemble des fragments du cours de nos vies, toutes nos vies, y compris rêvées puisque nos rêves se composent nécessairement des éléments rencontrés : mots, images, sons, contacts, odeurs, etc., etc… Il s’agit juste de les remonter comme autant de perles perdues en fonds marins et de les ordonner en fiction. Un travail de « maïeutique », autre mot qui me plait. (Extrait de la préface de l’auteur)

Ed. Les morfals – 12/11/2021

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