«Le viol, comme le racisme, comme le sexisme, dont il relève d’ailleurs, est le signe grave d’une pathologie socioculturelle. La société malade du viol ne peut guérir que si, en ayant fait le diagnostic, elle accepte de remettre radicalement en question les grands rouages de sa machine culturelle, et son contenu. C’est cette machine et la matière qu’elle broie et distribue qui fabrique des têtes où le viol n’est pas perçu comme un crime. Et chacun sait que nos têtes sont nos organes sexuels par excellence. Le procès n’est qu’un moyen d’une prise de conscience. La peine, un élément de réflexion.» En 1978, lors du procès d’Aix, Gisèle Halimi défend deux femmes victimes de viol et lutte pour que le viol, dont elle dénonce le caractère culturel, soit enfin reconnu comme un crime. Près de cinquante ans plus tard, ses mots sont d’une terrible actualité.

Ed. Folio – 6 mars 2025

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