«Au coeur de ma solitude profonde, un peu effrayé par les fantômes penchés aux fenêtres malgré la grande lumière de midi, j’avais cherché un réconfort dans le souvenir des heures passées à arracher les barbes blanches du bouleau que mon père avait planté dans mon coin de jardin afin de m’enseigner l’amour des arbres. Et soudain tous ces arbres réunis par ma mémoire m’entraînèrent dans leur ronde de verdure en glissant leurs branches au creux de mes mains, et je me retrouvai au coeur de la forêt originelle comme dans les bras de ma mère, avec les fleurs de ses paumes posées sur mon petit corps et le bourgeon de ses seins qui éclate à l’intérieur de ma bouche comblée de sève nourricière.» Ces 222 texticules réunis en un tout organique constituent les débuts dans l’écriture du jeune Yves-Ferdinand Bouvier qui déclinait sur le papier avec persévérance, jour après jour, toutes les facettes de sa personnalité communicante. Ici, pas de détours ni de fioritures, mais de la création à l’état pur, avec le côté trash et cash de l’adolescent bien décidé à construire son oeuvre mot à mot, à la force de sa pensée, pour graver dans le marbre sa singularité la plus sincère.

Ed. Campioni – 12/09/2018

ABONNEZ-VOUS MAINTENANT

Pour vous inscrire à la newsletter de Place aux Nouvelles et rester informé de nos actualités.