» Un lundi matin sur le chemin de l’école, j’eus l’impression d’être observé. Sentiment étrange pour un enfant de huit ans et, j’avais beau réfléchir, je ne voyais pas qui s’intéressait à moi alors que je n’avais rien à cacher. Décidé à démasquer le curieux, j’observais les gens, me retournais brusquement, prenais des chemins détournés aux fins de l’apercevoir, vérifiais derrière les murs, les arbres. Je ne trouvais jamais personne de suspect, uniquement des gens de la bourgade qui ne manquaient pas de faire un coucou au petit Philippe.

La vie du village était réglée au son des carillons de la petite église située au milieu de la commune. A les entendre aussi régulièrement, il était possible qu’ils s’insèrent en moi, comme une seconde peau. Je me mis à penser que les villageois et ma famille, mon propre sang, avaient le même ressenti que moi. Au dîner, j’expliquai le cas à mes parents, faisant passer un ami dont je tus le nom comme l’illuminé. Mon père me répondit que mon copain se fichait de moi. Que pour nous autres de la famille Glad, les cloches sonnaient pour nous avertir de l’heure, recevoir du chocolat pour Pâques, et casser les oreilles du curé. J’en fus quitte pour une soirée de rigolade animée par mon frère à mes dépens.

Ed. La p’tite Hélène – 15/12/2018

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