Recueils à paraître
Le malheur prend son temps – Pascal Dessaint
Ses nouvelles fascinent et déconcertent. Il oppose son redoutable humour noir aux angoisses de l’époque. Nous fait osciller entre désespoir et contemplation.Et répond à l’éco-anxiété par la littérature.
Ed. La déviation – 21/03/2024
Solitudes – Jean-Pierre Pinet
Solitudes nous invite à progresser sur les chemins ombrés où grondent les passions et les douleurs, mais où chuchotent aussi, çà et là, des silences entendus et sereins.
Solitudes est un recueil de neufs récits bouleversants, où l’auteur explore différentes réalités du fait d’être seul.
Jean-Pierre Pinet, ce faisant, nous offre le pas allié. L’altérité, sous sa plume, se fait l’écho sensible des remous par quoi l’universel et l’intime s’accordent peu à peu.
C’est bien sûr l’écrivain qui nous parle, mais aussi le musicien, à travers une écriture riche de couleurs et de résonances.
« L’hiver est un rivage lointain, inaccessible, souvent, presque interdit. La mémoire elle-même n’y accoste que rarement. L’attention seule permet d’en révéler quelques fragments, au fond des terres oubliées sur lesquelles il s’étend. On dirait que les ombres et le froid ont englouti les âmes. »
Ed. Fable fertiles – 21/03/2024
Petit éloge de l’excès – Caryl Férey
«Je n’invente rien, c’est dans le dictionnaire étymologique : le mot est d’abord employé pour désigner un acte qui dépasse la mesure, un dérèglement. Je vous passe les détails mais à la fin, l’emploi du mot au sens de « très grand », et son adverbe « très » ou « tout à fait » et cela sans idée d’excès, est fréquent. L’excès non seulement résiste aux règles imposées par les pauvres types sus-nommés, mais permet aussi de nous multiplier, de nous essayer à toutes les sauces, tous les possibles, de grandir en somme. Tans pis si on est excessivement mauvais. Il n’y a à perdre que des illusions, des résidences secondaires, des voitures, des slips de bain.»
Ed. Folio – 21/03/2024
Bruges-la-Morte – Georges Rodenbach
Veuf, Hugues Viane s’est exilé à Bruges et parcourt tous les jours, inconsolé, les venelles de la ville aux mille canaux. Ses marches mélancoliques conduiront l’esseulé à rencontrer, un soir de brume, une femme ressemblant étrangement à celle qu’il a perdue. Pièce d’orfèvrerie stylistique, Bruges-la-Morte (1892) est un roman-phare, somptueux et méconnu, de la littérature «fin de siècle».
Ed. Folio – 21/03/2024
Une fantaisie du docteur Ox – Jules Verne
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles dans la paisible ville de Quiquendone, perdue dans les Flandres. C’est sans compter sur l’arrivée de l’étrange docteur Ox qui, sous prétexte de fournir de l’électricité à la ville grâce à un concept révolutionnaire, teste, à l’insu des habitants, son gaz oxy-hydrique qui a le pouvoir de changer le caractère des gens. La folie s’empare peu à peu des esprits… Une farce pleine d’humour et de piquant sur les méfaits de la science sans conscience et la bêtise humaine.
Ed. Folio – 21/03/2024
Mortels Cookies – Collectif
Grisés par nos frénésies contemporaines, on ne les voit pas, on ne les discerne pas, mais ces cookies invisibles croquent de clic en clic, nos envies et pensées à mesure que nous les nourrissons de nos données les plus intimes.
En silence, l’humanité cède pas à pas à sa créature son pouvoir, ses savoirs, ses décisions, à mesure qu’elle renforce son propre appétit !
L’Intelligence Artificielle s’immisce dans tous les interstices de notre vie. Jusqu’à notre conscience ?
Quinze autrices et auteurs nous offrent leur vision du monde, présente ou future, angoissante ou fascinante, mais à jamais bouleversée par la révolution numérique et ses conséquences insondables sur notre civilisation.
Jusqu’au plus secret de notre vie.
Alors faut-il accepter ou refuser les cookies ?
Ed La bouinotte – 23/03/2024
Il faudra bien redescendre – Bertrand Runtz
Dans les dix nouvelles de ce recueil, Bertrand Runtz nous entraîne dans le grand manège de la vie, nous plonge dans ses remous, ses heurts, son éclairage violent. Nous croisons ainsi, entre autres, une cinquantenaire décidée à vivre selon ses désirs, un magasin de maisons miniatures, une vieille dame face au Père Noël, l’amour frustré d’un homme pour le piano, une ancienne doublure de cinéma, une villa condamnant au malheur ses habitants. L’auteur y montre une grande compassion et beaucoup de tendresse pour ses personnages, dans une langue sobre, distillant çà et là de l’ironie et de l’humour.
Ed. de la reine Blanche – 25/03/2024
Le journal d’un homme de trop – Ivan Tourguéniev
Personne n’était au fond plus russe que Tourgueniev, même s’il a passé une grande partie de sa vie en France. Il l’était par cette tristesse, cette inquiétude, cette impuissance à vouloir, ces grands élans suivis de rechute qui sont le tissu du caractère russe, et qu’on retrouve chez tous ses personnages. Et de manière exacerbée dans ce texte admirable sur la brièveté et l’inutilité de toute vie. « Ce qui est terrible, c’est qu’il n’y a rien de terrible, ni une idée, ni une chose, ni rien. » Ce sentiment d’échec permanent et recherché, Tourgueniev ne l’a jamais mieux exprimé que dans ce « Journal d’un homme de trop ».
Ed. La république des lettres – 02/04/2024
Tribus – Shmuel T. Meyer
Ces douze nouvelles, écrites dans une urgence émotionnelle alors que la tragédie meurtrière du 7 octobre dernier n’avait pas encore eu lieu, mettent en scène une quinzaine d’Israéliens d’aujourd’hui et d’hier, aux prises avec la montée du nationalisme le plus rigide et de l’orthodoxie religieuse. À travers ces destinées multiples, Shmuel T. Meyer décrit les causes qui, selon lui, ont conduit le sionisme originel – socialiste, rationaliste – à n’être plus qu’une coquille vidée de son éthique, soumise à la folie des messianistes religieux et aux intérêts d’un pouvoir corrompu. Au-delà de ce constat implacable, Shmuel T. Meyer éclaire avec une grande chaleur la réalité complexe d’Israël. Ses récits baignent dans une atmosphère à la Bashevis Singer, souvent truculente et sensuelle, au plus près de la vie quotidienne.
Gallimard – 04/04/2024
La folie Isabella – François Koltès
L’Italie, de nos jours. L’air marin, les ruelles étroites, les terrasses en bois, la bière – bien comptée. Des vies étriquées, des amours déçues, des désirs en furie. Des rendez-vous manqués, d’amères solitudes, le passé qui demeure, l’avenir qui ne s’ouvre pas, – sortir, vibrer, vivre ! Chacun des personnages semble devoir retracer le chemin de son histoire pour enfin, parfois, miraculeusement, réussir à faire un pas de côté. On y croise les destins de Gian Carlo et Vincenza, étrangers à leur propre vie, à leurs proches même, qui se rencontrent dans une invraisemblable évidence ; un groupe de jeunes sur la plage, qui s’aiment, se désirent, se déchirent ; ailleurs, le hasard d’une discussion entre deux voyageurs, Victor et Milàn, ivre de son histoire, et entre eux, Laura, la résilience, l’amour. Enfin, Isabella, folle de sa jeunesse, de sa passion, qui se perd, peut-être, d’avoir voulu trop vivre. Il y a là, en quatre nouvelles, de la romance, de l’aventure, du polar et du désespoir.
Ed Métropolis – 07/12/2023