attribué à François Koltès pour Les Croix des champs édité chez L’œil d’or.

Il n’y a pas de bout du monde, puisque la terre est ronde. Mais il y a des lieux d’infinie solitude, balayés par la force cosmique des vents et des bourrasques, qui sont les lieux de la naissance du monde. Restés en l’état de gestation, ils craquent, bouillonnent, transpirent ou gèlent et se fendent encore, tandis que la Terre est déjà en train de mourir.

C’est un de ces endroits où surgissent d’énormes masses de roche verticale qui montent dans le ciel pour le percer et saisir l’immensité. Les tempêtes du Nord ont depuis longtemps couché les aroles rabougris et épars, comme si ces centenaires avaient compris le sens de la vie : leurs racines tordues aux multiples bosses sont des pieds de géants qui enserrent la planète dans leurs doigts, la maintiennent en équilibre et l’empêchent de rouler vers le vide quand soufflent les vents.

(…) Dans ce lieu vivent des bestiaux.

À travers ces sept nouvelles, François Koltès nous conte des histoires de persévérance, d’entêtement, de lutte au plus intime de l’être. Au milieu de paysages immenses se dévoilent le tâtonnement des âmes et des corps, ballet étrange, séculaire, d’une humanité en quête de paix.

>> François Koltès

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