Près de dévorer son pain, un barbier y découvre un nez. L’aurait-il coupé par inadvertance à quelqu’un ? Mieux vaut en tout cas ne pas laisser de preuve. Il s’empresse de le jeter dans la rivière. Or, un commandant, qui plus est conseiller d’Etat, se réveille un matin privé de nez. Soudain, il aperçoit le fugitif dans un carrosse qui sillonne la ville. Ledit fugitif porte un costume brodé d’or, semblable à celui d’un haut fonctionnaire… Serait-ce là l’oeuvre du diable ? L’inquiétude gagne le propriétaire et, avec lui, le lecteur. Sous la description lucide de la vie des hommes d’Etat, le cauchemar étend son emprise sur le réel. L’humour corrosif de Gogol bat son plein. Et si le nez n’était pas le nez mais quelque autre éminence du corps mâle ? Toute vanité en serait d’autant plus bafouée.

Ed Allia – 03/01/2019

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