Le vieux Kazuo, souriant, sonnait à la porte, un peu essoufflé, mais à peine, d’avoir gravi quatre à quatre les escaliers emplis d’une odeur de lessive qu’en secret il nommait pour lui-même, comme l’eut fait un maître parfumeur en son laboratoire, Chéri désir . Toujours il avait monté ces marches le coeur battant comme à un premier rendez-vous. À quand remontait le premier rendez-vous ? Maintenant il ne s’en souvenait plus. Le souvenir n’était plus qu’un fantôme, quelque chose auquel longtemps on s’était attaché et qui maintenant n’était plus qu’une chose qu’on raconte. S’il souriait, c’était que le timbre de la sonnette lui était devenu à l’oreille le sésame d’un conte fantastique. Il se tenait devant la porte comme un jeune samouraï.

Ed. de l’aire – 20/02/2019

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