Publié dans l’hebdomadaire Gringoire en trois livraisons en août et sep­tembre 1939, Le Faux Belge n’est pas à proprement parler un inédit de Pierre Drieu la Rochelle (1893­1945), mais il n’a jamais été repris en recueil. Cette nouvelle est cependant importante car elle constitue l’essentiel de l’épilogue

du roman Gilles (paru en décembre 1939). Elle met en scène un certain Walter, prétendument professeur de chimie belge en vacances à Barcelone alors qu’il est en réalité un agent fasciste infiltré. Suite à un sombre quiproquo, Walter embarque par erreur en direction des Baléares, dans un petit avion où sont présents deux communistes, l’un juif et l’autre français. L’avion est forcé de se poser à Ibiza. Ignorant si l’île est aux mains des Rouges ou des Blancs, les passagers concluent sur la plage un pacte d’entraide mutuelle quelle que soit la configura­tion des forces politiques en présence. Puis ils partent à la rencontre des autochtones…

L’édition critique d’un tel texte, présentant de nombreuses variantes entre la version de Gringoire et l’édition originale du roman, permet d’entrer dans le laboratoire de la création littéraire driellienne, en par­ticulier au niveau du style et de la maîtrise narrative. La dynamique du Faux Belge révèle une facette inattendue du Drieu nouvelliste qui, en inscrivant les combats politiques de son temps dans un récit d’aven­ ture, réalise pleinement sa conciliation idéale du rêve et de l’action.

Ed. Pierre-guillaume de roux – 14/01/2020

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