Ce recueil présente pour la première fois hors du Japon plusieurs nouvelles (publiées dans la seconde moitié des années 1920) de Tani Jôji, écrivain japonais ayant vécu quatre ans aux États-Unis de 1920 à 1924. Le premier objectif de Tani Jôji était d’étudier à l’Université Oberlin, mais il abandonne rapidement l’établissement. Suivent quatre années d’errance sur les routes américaines, entre Detroit, Chicago, Cleveland et New York : sans jamais s’intégrer aux communautés japonaises déjà installées dans le pays, il préfère mener une vie de bohème, faite de petits boulots et de rencontres avec les nombreuses communautés d’immigrants. À son retour, il publie à partir de 1925 une série de nouvelles retraçant de manière plus ou moins fantaisiste son expérience, en y insufflant une forte dose d’humour et d’ironie. Il dresse une image – souvent critique – des États-Unis durant les années de Prohibition à travers une galerie de portraits d’immigrants japonais installés dans le pays, vivant parfois à la limite de la légalité. Ces récits rencontrent immédiatement le succès auprès des lecteurs : Outre des descriptions qui rappellent parfois les meilleurs films burlesques américains de l’époque, ce succès est largement dû à une écriture empruntant aux techniques modernistes, souvent qualifiée de « jazzy ». Ses nouvelles américaines ont révolutionné les techniques d’écriture en langue japonaise. Il n’hésite pas à la déconstruire, à l’enrichir de mots, voire de phrases entières en anglais. Les nouvelles abordent des thématiques aussi diverses que l’immigration, le racisme, le statut des travailleurs, toujours d’actualité en ce début de XXIe siècle. Au-delà de leur qualité littéraire, ces récits attireront un public intéressé par l’histoire et les problématiques sociales.

Ed. Les Belles Lettres – 10/05/2019

ABONNEZ-VOUS MAINTENANT

Pour vous inscrire à la newsletter de Place aux Nouvelles et rester informé de nos actualités.